samedi 23 janvier 2010

Hamlet nous rend visite



Voici quelques extraits choisis du dernier cours de croquis, où notre cher modèle Mathieu a repris des pauses extraites de sa pièce de théâtre, manuscrits de Hamlet-machine, de Müller Heiner.

"J'étais Hamlet. Je me tenais sur le rivage et je parlais avec le ressac BLABLA, dans le dos les décombres de l'Europe. Les cloches annonçaient les funérailles nationales, assassin et veuve un couple, au pas de l'oie derrière le cercueil de l'éminent cadavre les conseillers, se lamentant en deuil mal rétribué QUI EST LE CADAVRE DANS LE CORBILLARD / POUR QUI CES PLAINTES ET CES PLEURS / LE CADAVRE EST CELUI D'UN GRAND / DONATEUR D'AUMÔNES les haies de la population, œuvre de son art du gouvernement. C'ÉTAIT UN HOMME QUI NE PRENAIT TOUT QU'A TOUS. J'arrêtai le cortège funèbre, ouvris le cercueil avec mon épée, la lame se brisa, j'y parvins avec le tronçon restant et distribuai le géniteur mort VIANDE QUI SE RESSEMBLE S'ASSEMBLE aux miséreux tout autour. Le deuil se changea en allégresse, l'allégresse en gloutonnerie, sur le cercueil vide l'assassin saillait la veuve VEUX-TU QUE JE T'AIDE A GRIMPER ONCLE ÉCARLATE ÉCARTE LES JAMBES MAMAN. Je me couchai par terre et j'entendis le monde tourner au pas cadencé de la putréfaction.

I'M GOOD HAMLET GI'ME A CAUSE FOR GRIEF
AH THE WHOLE GLOBE FOR A REAL SORROW
RICHARD THE THIRD I THE PRINCEKILLING KING
OH MY PEOPLE WHAT HAVE I DONE UNTO THEE
COMME UNE BOSSE JE TRAÎNE MA LOURDE CERVELLE
DEUXIEME CLOWN DANS LE PRINTEMPS COMMUNISTE
SOMETHING IS ROTTEN IN THIS AGE OF HOPE
LETS DELVE IN EARTH AND BLOW HER AT THE MOON

Voici que vient le fantôme qui m'a fait, la hache encore dans le crâne. Tu peux garder ton chapeau, je sais que as un trou de trop. J'aurais voulu qu'il en manque un à ma mère, quant tu étais de chair: j'aurais été épargné à moi-même. On devrait coudre les femmes, un monde sans mères. Nous pourrions nous massacrer tranquillement les uns les autres, et avec quelque espoir, quand la vie nous devient trop longue ou la gorge trop serrée pour nos cris. Que me veux-tu. Des funérailles nationales ne te suffisent pas. Vieux resquilleur. N'as-tu pas de sang sur tes chaussures. Que m'importe ton cadavre. Sois content que l'anse dépasse, peut être iras-tu au ciel tout de même. Qu'est ce que tu attends. Les coqs ont été tués. L'aube n'aura plus lieu.

DOIS-JE
PUISQUE C'EST L'USAGE ENFONCER UN BOUT DE FER
DANS LA VIANDE LA PLUS PROCHE OU CELLE D'APRES
POUR M'Y AGRIPPER PUISQUE LA TERRE TOURNE
SEIGNEUR BRISE MOI LA NUQUE QUAND JE TOMBE D'UNE TABLE
DE BISTROT."

Voilà l'extrait correspondant, comme dirait Mathieu, c'est "trash". J'aime bien. Cette absurdité proche de la folie, je trouve ça assez poétique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire